Musique et mode, bon combo ?

Selon l'idée qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Rihanna a créé sa propre griffe : Fenty © Isopix

Depuis les années 1960, mode et musique jouent le même accord. Des complets cravates des Beatles au style streetwear d’Angèle, Tipik revient ce mardi soir sur ce mariage parfait avec le doc «Mode et musique, l’accord parfait».

C’était «jamais sans ma petite robe noire» pour la môme Piaf. La chanteuse ne souhaitait pas distraire l’audience dans les années 1950. Tout a changé dès les sixties. Françoise Hardy révolutionne par ses choix avant-gardistes. Elle emprunte les minirobes de Paco Rabanne et s’habille en Courrèges. Sylvie Vartan fait sensation en ensemble pantalon-veste d’Yves Saint-Laurent, aussi confortable qu’un pyjama, et ouvre sa première boutique à Paris, avec des tenues chics et abordables.

Stylé comme Hallyday

Adopter «leur look» devient le credo des groupies. À la folle époque des Who, en 1967, leur leader Pete Townshend démontre l’aisance des Dr. Martens en bondissant sur scène. Du jour au lendemain, des milliers de fans adoptent ces bottines orthopédiques en Grande-Bretagne. Depuis, la musique fait partie intégrante de l’ADN de la marque. Petit à petit, tout se professionnalise autour des artistes, de plus en plus conscients de leur image et du phénomène d’identification.

En France, Johnny Hallyday lance les mégas shows. En 1979, en combinaison dorée et lunettes à laser, la bête de scène assure l’un des plus spectaculaires concerts de sa carrière au Pavillon de Paris. Sept ans plus tard, moyennant un pourcentage sur le chiffre d’affaires, le catalogue Quelle écoule comme des petits pains sa panoplie de rockeur. Johnny s’associera ensuite à Western Passion avant de lancer la collection Smet avec son ami styliste, Christian Audigier.

Tous griffés

Outre-Atlantique, en 1989, sacrée reine de la pop, Madonna rencontre son pygmalion, Jean Paul Gaultier. Le créateur lui confectionne le corset aux seins coniques de son «Blond Ambition Tour» en 1990, puis ses tenues de scène jusqu’en 2012 où il opte pour un costume et bustier. Elle pioche aussi dans les collections de Gucci, Dolce & Gabbana et Versace. Enfin, ses stylistes. Ils assurent son shopping et empruntent les tenues. Tout au long de sa carrière, Michael Jackson a développé son style grâce à Versace, Hedi Slimane (Dior Homme) et Riccardo Tisci (Givenchy). «Mon attitude, c’est : si la mode dit que c’est interdit, alors il faut que je le fasse», confiait le roi de la pop dans son autobiographie. Chez Balmain, Olivier Rousteing a rendu hommage à l’icône de la mode.

Mieux servi par soi-même

Désormais, pour une tournée, un clip promo, une télé, une photo sur Instagram, un gala ou une cérémonie prestigieuse, les stars de la musique ont leurs stylistes attitrés quand elles ne portent pas leurs propres marques de prêt-à-porter de luxe (Fenty pour Rihanna depuis mai 2019, House of Dereon pour Beyoncé, suivie par 196 millions d’abonnés sur Instagram) ou associent leurs noms à de grands couturiers : les bodys ultra sexy de Beyoncé griffés Balmain, Roberto Cavalli et Alexandre Vauthier pour sa tournée mondiale de 2016, les looks surprenants de Lady Gaga signés Giorgio Armani dont le fameux chapeau orné d’un clavier de piano du Monster Ball Tour en 2009…

Angèle égérie Chanel

Le styliste belge Tom Eerebout et l’Américaine Sandra Amador se chargent de sortir le grand jeu pour Lady Gaga. Ils ont été sacrés en 2019 les stylistes les plus influents d’Hollywood ! Le classement annuel se base sur l’influence de la star, le style et l’impact sur les réseaux sociaux. À l’aube de la cinquantaine, Céline Dion a donné un sacré coup de fouet à ses looks grâce à Law Roach (qui s’était chargé d’Ariana Grande), puis de Sydney Lopez. Plus près de nous, pour renforcer son identité visuelle «streetwear», Angèle s’est aidée de Samantha Gil. Et Chanel en a fait l’une de ses nouvelles égéries pour sa campagne estivale Coco Beach.

Cet article est paru dans le Télépro du 5/08/2021.

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